vendredi 27 mars 2020

14/27 mars: Icône de la Mère de Dieu de Théodore (Féodoroskaya) [ФЕОДОРОВСКАЯ], de Kostroma [КОСТРОМСКАЯ]


Selon la tradition, l’icône de la Mère de Dieu de Théodore (de Kostroma) qui ressemble à l’icône de la Mère de Dieu de Wladimir fut peinte par l'évangéliste Luc.

Cette icône est une icône à deux faces. Sur le revers est l'image de la sainte grande martyre Parascève, représentée dans une splendide tenue de princesse. On croit que cette image de Parascève sur le revers de l'icône est présente du fait qu’elle était la sainte patronne de l’épouse de saint Alexandre de la Neva.

Son nom d’icône de la Mère de Dieu de Théodore lui vient du Grand Prince Yaroslav fils de Vsévolod (+ 1246),  père de saint Alexandre de la Néva, qui, au saint Baptême fut nommé en l'honneur de saint Théodore Stratilate.

Toujours selon la tradition, l'icône fut retrouvée par son frère aîné, saint Georges, dans une ancienne chapelle en bois près de la ville de Gorodets. Plus tard, le monastère Gorodetsk-Théodorov fut construit à cet endroit. Le pieux Prince Yaroslav-Théodore devint le Grand Prince de Wladimir après que son frère saint Georges mourut lors de la bataille contre les Mongols à la rivière Sita. En l'an 1239, il transféra solennellement les reliques de son frère de Rostov à la cathédrale de la Dormition de Wladimir. Il donné l'icône qu'il avait hérité de son frère à son propre fils, le futur saint Alexandre de la Neva.

Le Prince Yaroslav-Théodore est célèbre dans l'histoire russe. Dans la première moitié du XIIIème siècle, il poursuivit les traditions glorieuses de son oncle saint André Bogolioubsky, et de son père Vsevolod III, et il fut impliqué dans presque tous les événements majeurs de l'histoire de la Rus’.

La Russie fut brûlée et déchirée par les Mongols en 1237-1238. Il la releva de ses cendres, reconstruisit et embelli les villes, les églises et les saints monastères. Il rétablit les villes de Kachine, d’Ouglitch, de Yaroslavl, de Kostroma, et de Gorodets dévastées par l'ennemi le long de la Volga.

A Kostroma, il fonda l’église de Théodore Stratilate et près de Gorodets, le monastère Théodorov en l'honneur de son saint patron. Pendant huit ans, ce grand Prince, dût guider le pays sur un chemin singulièrement difficile, maintenant un équilibre militaire et politique avec la Horde d'Or à l'Est, tout en activant une opposition active à l'Europe catholique de l'Ouest. Son compagnon le plus proche fut son fils, saint Alexandre de la Neva, qui poursuivit l’œuvre politique de son père selon les mêmes principes.

L’icône de la Mère de Dieu miraculeuse de Théodore était constamment auprès de saint Alexandre, et il pria fréquemment devant elle. Après sa mort le 14 Novembre 1263 au monastère fondé par son père, l'icône passa entre les mains de son jeune frère Basile.

Basile était le huitième et le plus jeune fils de Yaroslav fils Vsevolod. En 1246 après la mort de son père le Prince Yaroslav , empoisonné à Karakorum, capitale de  Mongolie, quand il n’avait que cinq ans,  Basile devint prince de Kostroma, le moins important des domaines de son père. En l'an de grâce 1272, il devint Grand Prince de Wladimir.

Ses quatre années suivantes comme Grande Prince, de 1272 à 1276 furent remplies de querelles princières fratricides. Depuis plusieurs années, il fut en guerre contre Novgorod avec son neveu indiscipliné Dimitri. En devenant Grand Prince, cependant, Basile n’alla pas  à Wladimir, mais il demeura sous la protection de l'icône miraculeuse à Kostroma, jugeant cet endroit plus sûr en cas de nouveaux foyers de conflits.

Il défendit la Rus’ contre ses ennemis extérieurs. En 1272, lors d'une incursion Tatare, une armée russe sortit de Kostroma pour les affronter. A l’instar de son grand-père, saint André Bogolioubsky (qui amenait l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu de Wladimir avec lui lors de ses campagnes militaires), Basile partit  au combat avec l’icône. Une lumière aveuglante sortit de l'image sainte, et les Tatares se dispersèrent et quittèrent la terre russe.

Selon les Chroniques de l’époque, le Grand Prince Basile avait un amour particulier pour l'Eglise et le clergé. Le 4 février 1238, après la mort en martyr de Mitrophane de Wladimir lors de la prise de la ville par les Tatares, le diocèse de Wladimir resta sans hiérarque pendant de nombreuses années, Ce désola Basile, et avec son aide, une grande cathédrale fut construite à Wladimir en 1274. Ce fut dans le cadre de l’ordination de saint Sérapion comme évêque de cette cité. Il était auparavant higoumène du monastère des Grottes de la Laure de Kiev.

Le Métropolite Cyril III (+ 1282) présida un Concile des Hiérarques russes. Ce fut le premier concile de l'Église russe depuis l'époque de l'invasion mongole. Beaucoup de problèmes et de troubles avaient hypothéqué la vie de l’Église, et elle commençait à peine à se remettre du malheur qui l’avait frappée. Une de ses principales tâches était de rétablir une culture ecclésiastique russe et de restaurer la tradition d’ordre de l'ancienne Russie.

Sans livres,  l’action salvifique de l'Église serait presque impossible. Des livres étaient nécessaires pour les offices de l'Eglise, et pour la prédication, de la règle de prière en cellule monastique, et pour que les croyants puissent lire leurs prières à la maison. Cette œuvre pie, commença grâce aux efforts du Métropolite Cyrille, des évêques russes et des moines érudits. Le concile approuva de nouvelles éditions de livres essentiels qui constituaient la base canonique de la vie dans l'Eglise orthodoxe.

En 1276, le prince Basile acheva son voyage sur la terre des vivants et naquit au Ciel. Pour la plupart,  les événements marquants de sa vie eurent lieu avec la bénédiction de l’icône de la Mère de Dieu de Théodore. Il s’endormit en Christ à Kostroma, et là, il y attend la résurrection. Depuis ce temps, l'icône sainte est dans la cathédrale de saint Théodore Stratilate à Kostroma.

Le regain d'intérêt dans le Theodore Icône de la Mère de Dieu et la propagation de sa vénération dans toute la Russie est connecté avec les événements du début du XVIIe siècle, et la fin du Temps des Troubles. En l'an 1613, l’icône miraculeuse  de la Mère de Dieu de Théodore de la cathédrale de Kostroma fut présente à la proclamation de Michael Romanov comme nouveau tsar. En mémoire de cet événement historique, le 14 mars a été désigné pour sa commémoration.

De nombreuses copies furent peintes à partir de l’icône de la Mère de Dieu de Théodore de Kostroma, et l'une des premières qui fut faite,  fut apportée à Moscou par la moniale Marthe, mère du Tzar Michel. Dès la seconde moitié du XVIIème siècle, diverses copies furent effectuées, auxquelles des scènes représentant des événements de l'histoire de l'icône miraculeuse furent rajoutées.

En l'an 1670, le hiérodiacre Longin du monastère Hypatiev de Kostroma rédigea le "Récit concernant les manifestations et les miracles de l’icône de la Mère de Dieu de Théodore de Kostroma." 

L'icône de la Très Sainte Mère de Dieu de saint Théodore est également commémorée le 16/29 août.

Version française Claude Lopez-Ginisty


dimanche 22 mars 2020

9 mars/22 mars: Icône de la Mère de Dieu "Le Verbe fut fait chair", d'Albazine, du Signe ["СЛОВО ПЛОТЬ БЫСТЬ" АЛБАЗИНСКАЯ ("ЗНАМЕНИЕ")



L’icône Albazine de la Mère de Dieu "le Verbe s’est fait chair" (également icône du Signe) représente le Christ enfant, debout dans une mandorle devant le sein de Sa mère. Son nom vient de la forteresse russe d’Albazine (à présent village d’Albazino) le long du fleuve Amour, établissement fondé en 1650 par le célèbre ataman russe des frontières Hiérothée Khabarov, sur le site d'une colonie du Prince Albaza.

Cette présence de la forteresse d’Albazine sur l’Amour devint objet de haine pour l'empereur chinois et ses généraux, qui rêvaient déjà d'étendre leur influence sur l'ensemble de la Sibérie russe.

Le 24 mars 1652, veille de la fête de l’Annonciation, le premier affrontement militaire des Russes avec les Chinois se produisit sur l'Amour. Par les prières de la Très Sainte Mère de Dieu les païens furent dispersés et s’enfuirent pour regagner leur propre territoire. Cette victoire paraissait être un bon présage pour les Russes, mais cette guerre n’en était qu’à ses débuts. Beaucoup de fils de la Sainte Russie moururent dans cette lutte, et pour le triomphe de l'Orthodoxie en Extrême-Orient.

En Juin 1658 un détachement militaire d’Albazine, avec 270 Cosaques commandés par Onuphre Stepanov, tomba dans une embuscade et malgré un combat héroïque ils furent complètement anéantis par les Chinois.

L'ennemi brûla Albazine, passa en terre russe, et emmena la population locale en Chine. Ils voulaient que les terres fertiles  cultivées par les russes soient de nouveau un désert.

Pendant ces années difficiles la Toute Sainte Mère de Dieu montra des signes de Sa miséricorde sur la terre de l'Amour. En 1665, quand les Russes revinrent reconstruire Albazine. Un prêtre, le staretz Hermogène du monastère de la Sainte Trinité de  Kirensk était avec eux. Il avait avec lui une icône miraculeuse de la Mère de Dieu "le Verbe fait chair", appelée depuis icône d’Albazine.

En 1671, le saint staretz construisit un petit monastère à la marque limite de la pierre Brusyan (à un kilomètre et demi d’Albazine près de l'Amour), où l'icône sainte demeura ensuite.

Albazine a été construit. Des prêtres officiaient dans deux églises de la ville, celle de l'Ascension du Seigneur et celle de Saint Nicolas le Thaumaturge. Non loin de la ville (le long de l'Amour), un autre monastère (le Monastère Spassky) fut construit. Le sol fertile produisait du pain pour la Sibérie orientale. La population locale s’adapta à la culture orthodoxe russe, et entra pacifiquement dans l'Etat russe multinational, et fut protégé par la Russie des raids et du pillage des seigneurs de guerre féodaux chinois.

Moscou renforça les défenses militaires de la région. En 1682, le gouvernement militaire provincial d’Albazine fut formé. La nourriture spirituelle des peuples de la région de l'Amour ne fut pas oubliée. En 1681, un concile local de l'Eglise russe adopta une résolution pour envoyer "des archimandrites, des higoumènes, et des prêtres pour éclairer les incroyants avec la loi de Christ." Les peuples des dauriens et des toungoutes acceptèrent ensemble le baptême orthodoxe, de même que le prince daurien Hantimour (baptisé Pierre) et de son fils aîné Katana (baptisé Paul).

Les serviteurs de l'empereur chinois se préparèrent pour une nouvelle attaque. Le 10 juillet, 1685, après plusieurs incursions infructueuses, ils marchèrent contre Albazine avec une armée de 15.000 hommes et ils encerclèrent la forteresse dans laquelle se trouvaient 450 soldats russes et trois canons. Le premier assaut fut repoussé. Les Chinois entassèrent alors du bois de tous les côtés contre les murs en bois de la forteresse, puis y mirent le feu. La résistance s’avéra impossible. Emportant les choses saintes, parmi lesquelles se trouvait l'icône miraculeuse d’Albazine, les soldats abandonnèrent la forteresse.

La Mère de Dieu ne cessa point son intercession pour sa ville choisie. Des éclaireurs rapportèrent que les Chinois commencèrent soudain à se retirer d’Albazine, ignorant l'ordre de l'empereur chinois de détruire les cultures dans les champs russes. L'intervention miraculeuse de la Céleste Protectrice, non seulement repoussa l'ennemi du territoire russe, mais préserva aussi le grain qui nourrit la ville pendant les mois d'hiver. Le 20 août 1685, les Russes étaient de nouveau à Albazine.

Une année passa, et la forteresse fut de nouveau assiégée par les Chinois. Il  fallut se défendre pendant cinq mois. Trois fois, en juillet, en septembre et en octobre, les forces de l'empereur chinois donnèrent l’assaut sur les fortifications en bois. Une grêle de flèches de feu et de boulets chauffés à blanc tomba sur la ville. On ne voyait ni la ville ni ses défenseurs, tant il y avait de fumée et de feu. Et les trois fois, la Mère de Dieu défendit les habitants d’Albazine de leur féroce ennemi. Jusqu'en décembre 1686, où les Chinois levèrent le siège, des 826 défenseurs de la ville seulement 150 hommes restèrent en vie.

Ces forces étaient insuffisantes pour continuer la guerre contre l'empereur chinois. En août 1690 les dernier cosaques partirent d’Albazine sous le commandement de Basile Smirenikov. Ni la forteresse, ni ses choses saintes, ne tombèrent entre les mains de l'ennemi. Les fortifications furent rasées et nivelées par les Cosaques, et l’icône de la Mère de Dieu d'Albazine fut emportée à Sretensk, ville sur la rivière Chilka, qui se jette dans le fleuve Amour.

Mais même après la destruction d’Albazine, Dieu destina ses habitants à rendre un autre service pour le bien de l'Eglise. Par la Providence divine, la fin de la campagne militaire contribua à l'augmentation de l'influence de la grâce de l'Orthodoxie sur les peuples de l'Extrême-Orient. Pendant les années de guerre, une société d'environ une centaine de cosaques et de paysans russes d’Albazine et de ses environs furent faits prisonniers et envoyés à Pékin.

L'empereur chinois donna même des ordres pour que l’on donne l'un des temples bouddhistes de la capitale chinoise pour en faire une église orthodoxe dédiée à la Sophia, la Sagesse de Dieu [id est au Christ]. En 1695, le Métropolite Ignace de Tobolsk envoya un antimension, du chrême, des livres liturgiques, et des vases sacrés  à l'église de Sainte Sophia. Dans une lettre au prêtre captif Maxime, "prédicateur de l'Évangile pour l'Empire chinois," le Métropolite Ignace écrivit: "Ne sois pas troublé, ni troublé en ton âme pour toi et les captifs avec toi, car qui est capable de s’opposer à la volonté de Dieu? Votre captivité n’est pas sans effet pour le peuple chinois, afin que vous puissiez leur révéler la lumière de la foi orthodoxe du Christ. "

La prédication de l'Evangile dans l'Empire chinois porta rapidement ses fruits et entraîna les premiers baptêmes de chinois. L'Église russe s’occupa avec zèle du nouveau troupeau. En 1715, le métropolite de Tobolsk, saint Philothée "l'Apôtre de Sibérie" (+ 31 mai 1727), écrivit une lettre au clergé et aux fidèles de Pékin vivant sous le mission spirituelle de Pékin, qui poursuivaient l’œuvre chrétienne pour éclairer les païens.

Les années passèrent, et la nouvelle époque connut la délivrance russe de l'Amour. Le 1er août 1850, lors de la procession du bois précieux de la Croix vivifiante, le capitaine G.I. Nevelsky releva le drapeau russe de Saint André à l'embouchure du fleuve Amour et fonda la ville de Nikolaevsk-sur-l’Amour. Grâce aux efforts du gouverneur général de Sibérie orientale, N.N. Mouraviev-Amoursky (+ 1881), et de saint Innocent, archevêque du Kamtchatka (fêté le 31 mars/13 avril), et grâce à la nourriture spirituelle prodiguée dans les régions de l'Amour et aux régions côtières, pendant plusieurs années, des villes et des villages russes, et des établissements cosaques furent construits sur la rive gauche de l'Amour.

Chaque année vit des progrès importants dans le développement du territoire libéré, dans le développement de ses lumières et du bien-être chrétien. En 1857 sur la rive de l'Amour quinze villages et colonies furent été établis (Albazine sur le site de l'ancienne forteresse et Innokentiev, nommé en l'honneur de saint Innocent –en russe Innokent). En une seule année, en 1858, il y eut plus de trente établissements, parmi lesquels étaient trois villes: Khabarovsk, Blagoveschensk et Sophiisk.

Le 9 mai 1858, pour la fête de saint Nicolas, N.N. Mouraviev-Amoursky et l'archevêque Innocent du Kamtchatka arrivèrent dans le poste Cosaque d’Oust'-Zeisk. Saint Innocent était là pour consacrer un temple en l'honneur de l'Annonciation de la Mère de Dieu (Blagovestchenie, en slavon), le premier bâtiment de la nouvelle ville. À cause du nom du temple, la ville fut également appelée Blagoveschensk, en mémoire de la première victoire sur les Chinois pour la fête de l'Annonciation en 1652, et en mémoire de l'église de l'Annonciation d’Irkoutsk, où saint Innocent commença son propre service sacerdotal. C’est aussi un signe que "de cet endroit ont procédé les nouvelles bénies de la réintégration de la région de l'Amour comme territoire sous souveraineté russe." Les nouveaux colons en chemin vers l'Amour, voyageant à travers Sretensk, offrirent avec ferveur leurs prières à la Sainte Protectrice de la région de l'Amour devant son icône miraculeuse d’Albazine. Leurs prières furent entendues: les traités d'Aigounsk (1858) et de Pékin (1860) assurèrent de manière décisive la possession de la rive gauche de l'Amour et des régions côtières à la Russie.

En 1868, l'évêque du Kamtchatka, Benjamin Blagonravov, successeur de saint Innocent, transféra la sainte icône de Sretensk à Blagoveschensk, ramenant ainsi la célèbre icône sur le territoire de l'Amour. En 1885, une nouvelle période commença pour la vénération de l’icône de la Mère de Dieu d’Albazine et elle est associée au nom de l'évêque Gurias du Kamtchatka, qui établit une commémoration annuelle le 9 Mars et la récitation hebdomadaire d’un acathiste.

Pendant l'été 1900, au cours de la "révolte des Boxers" en Chine, les vagues de l'insurrection déferlèrent même jusques à la frontière russe. Les troupes chinoises apparurent soudain sur les rives de l'Amour devant Blagoveschensk. Pendant dix-neuf jours, l'ennemi se tint devant la ville défendue, faisant pleuvoir sur elle des tirs d'artillerie, et menaçant d’invasion la rive russe.

Les bas-fonds de l'Amour permirent un passage à l'adversaire. Dans l’église de l'Annonciation, des offices religieux furent célébrés sans discontinuer, et des acathistes lus devant l’icône miraculeuse d’Albazine. La Protection de la Mère de Dieu fut de nouveau étendue sur la ville, tout comme elle l’avait été aux temps jadis. N’osant pas traverser l'Amour, l'ennemi s’éloigna de Blagoveschensk. Selon les récits des Chinois eux-mêmes, ils virent souvent une Femme Rayonnante sur les rives de l'Amour, leur inspirant la peur et rendant leurs projectiles inefficaces.C'était la Toute Pure Génitrice de Dieu!

Pendant plus de 300 ans, l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu d’Albazine veilla sur la frontière russe de l'Amour. Les orthodoxes russes la vénèrent non seulement comme Protectrice des soldats russes, mais aussi comme sainte patronne des mères. Les croyants prient pour les mères devant l'icône pendant leur grossesse et pendant l'accouchement, "de sorte que la Mère de Dieu leur accorde une santé abondante par la source de sainteté inépuisable de son icône d’Albazine."

Version française Claude Lopez-Ginisty



samedi 21 mars 2020

8/21 mars: Icône de la Mère de Dieu du Signe, de Koursk, [ЗНАМЕНИЕ КУРСКАЯ-КОРЕННАЯ]


L'icône de la Mère de Dieu du Signe de Koursk, est une des icônes les plus anciennes de l'Eglise russe. Au XIIIème siècle, lors de l'invasion tatare, la ville de Koursk, ravagée par des hordes de Batou, tomba dans l'oubli. 

Le 8 septembre 1295, dans son voisinage, un chasseur vit, à la racine d'un arbre cette icône, face contre terre. Le chasseur la prit et la reconnut comme l'icône "Du Signe" de Novgorod [basée sur la Parole de l'Ecriture: C'est pourquoi le Seigneur Lui-même vous donnera un signe: Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d'Emmanuel (Isaïe 7:14).]. 

Or dès que le chasseur la souleva de terre, immédiatement à l'endroit où elle se trouvait surgit avec puissance une source d'eau pure. Lorsque ceci advint, le chasseur n'osa pas laisser l'icône dans les bois et il construisit donc sur le site même une petite chapelle en bois, où il mit la nouvelle icône de la Toute Pure. Cela devint bientôt connu des habitants de la ville de Rylsk, située à proximité, et ils commencèrent à visiter le lieu, sanctuaire de ce miracle.


L'icône fut déplacée à Rylsk et mise dans la nouvelle église de la Nativité de la Bienheureuse Mère du Seigneur. Mais l'icône n'y demeura que pendant une courte période, car elle disparut miraculeusement et retourna à son emplacement d'origine.

Les résidents de Rylsk la reprirent à plusieurs reprises et la rapportèrent à la ville, mais l'icône revint encore mystérieusement à son emplacement d'origine. Alors, tous comprirent que la Toute Sainte voulait rester à l'endroit de son invention. 

Cette icône est associée à des événements importants de l'histoire de la Russie: la guerre de libération du peuple russe lors de l'invasion de Pologne-Lituanie en 1612 et la guerre de 1812. De cette icône furent faites plusieurs copies, qui sont également célèbres.

Elle est fêtée le 8/21 mars, le 11/24 juin,le 8/21 septembre et le 27 novembre/10 décembre.
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Чудотворная икона


Celle qui est représentée ci-dessus, partit avec les "russes blancs" lors de la révolution athée de 1917, et elle reste jusques à ce jour dans l'Eglise Russe Hors Frontières où elle continue à intercéder pour les fidèles. Elle voyage aussi dans le monde pour répandre la Grâce de Dieu lors de ses déplacements.

Version française Claude Lopez-Ginisty

Saints intercesseurs lors des épidémies



St Antoine le Grand, 17 janvier


Sts Côme et Damien d’Arabie, 17 octobre
St Eloi de Noyon, 1er décembre


St Erasme de Formies, 2 juin
( avec saint Maurice d'Agaune)


Saint Gilles (icône moderne)

St Gilles ou Aegide de Nimes (+721), 1er septembre


St Jean Baptiste, 7 janvier


Ste Julie de Troyes, 21 juillet



St Julien de Brioude, 28 août



St Haralampos, 10 février



St Martial de Limoges, 30 juin


St Sébastien de Rome, 18 décembre

Par les prières de la Mère de Dieu Très Pure 
et de tous Tes saints, 
Seigneur Jésus-Christ notre Dieu, 
aie pitié de nous, 
protège-nous 
et sauve-nous!
Amen!



vendredi 20 mars 2020

7/20 mars: Icône de la Mère de Dieu "Confiance des pécheurs" ["СПОРУЧНИЦА ГРЕШНЫХ"] de Robensk


Cette icône de la Très Sainte Mère de Dieu est l'une des nombreuses copies de la célèbre icône "Confiance/Assurance des pécheurs."

Elle est aussi fêtée le 29 mai/11 juin.


Version française Claude Lopez-Ginisty

7/20 mars: Icône de la Mère de Dieu "Confiance des pécheurs" ["СПОРУЧНИЦА ГРЕШНЫХ"]


Dans ce modèle, l'enfant-Dieu est représenté siégeant sur la main gauche de la Toute Sainte, qui tient les deux mains de son Fils dans sa main droite. Mère et Enfant sont couronnés.

Cette icône de la Mère de Dieu "Confiance des pécheurs" fut ainsi nommée à cause des inscriptions conservées sur l'icône: "Je suis la confiance des pécheurs, et mon Fils m'a confié le soin de les entendre, et ceux qui me donnent la joie de les entendre, recevront par moi la joie éternelle."

Cette icône, au milieu du siècle dernier, fut célèbre pour ses miracles au monastère d'hommes de Saint-Nicolas d'Odrino dans l'ancien gouvernement d'Orel. Reléguée dans l'ancienne chapelle à la porte du monastère, en raison de sa vétusté,  cette antique icône de la Toute Sainte n'était pas objet de la révérence à laquelle elle pouvait prétendre. 

Cependant, en 1843, de nombreux habitants la virent en rêve, et l'on découvrit sa puissance miraculeusepar la Providence de Dieu. Elle fut alors solennellement transférée dans l'église. Les croyants affluèrent pour lui demander d'alléger leurs peines et leurs maladies. Ce qu'elle fit en abondance.

Un garçon paralytique fut le premier à être guéri par l'icône thaumaturge lorsque sa mère pria avec ferveur devant elle. Elle fut surtout célèbre lors de l'épidémie de choléra, lorsque par sa sainte intercession, elle ramena à la vie de nombreux malades qui étaient condamnés à une mort certaine.

Un monastère en son honneur fut ensuite construit… Sa fête était au 7/20 mars.

*

En 1848, le pieux Lieutenant-Colonel Dimitri Bontcheskoul fit faire une copie de cette icône miraculeuse et la mit dans son logis. 

Elle se mit rapidement à exsuder du myrrhon qui fit par son onction de nombreuses guérisons de maladies graves. Il donna alors cette icône thaumaturge à l'église Saint-Nicolas de Khamovniki à Moscou, où l'on construisit une chapelle en son honneur. 

Cette icône est également commémorée le 29 mai.

Version française Claude Lopez-Ginisty

jeudi 19 mars 2020

6/19 mars: Icône de la Mère de Dieu du foyer ou de Cheltoméji [Шестоковская, или Шелтомежская]




L'icône de la Mère de Dieu "du Foyer" [Tchestokovskaya en russe] ou de Tcheltoméji [Tcheltomejskaya] nom du village de la province de Tver où elle alla finalement, apparut au milieu du XVIIIe siècle à Moscou, dans la famille d'un certain Nicolas Dimitriyevitch Skripitsyne. 

Une femme de chambre, vit en rêve,une icône de la Mère de Dieu cachée dans la cheminée. Lorsqu'elle en parla, on ne prêta pas attention à son merveilleux rêve jusqu'à ce que le lendemain cette icône tombe soudain dans la cheminée. 

L'icône de la Très Sainte Mère de Dieu était assez grande (environ 2 mètres sur 1,5). Elle portait des marques visibles de brûlures. Cette précieuse icône, surnommée alors "icône du foyer" fut magnifiquement décorée et vénérée depuis lors avec un profond respect. Avant sa naissance au Ciel, le propriétaire de la maison la donna à ses enfants.

Les héritiers firent ensuite don de l'icône miraculeuse à l'église du village de Tcheltomeji dans la province de Tver, ajoutant  ainsi "Tcheltomejskaya" à son nom.

Lors de processions, de grands miracles eurent lieu par son intercession, bien au-delà du diocèse de Tver. Elle avait la réputation de guérir les malades et ceux qui étaient possédés par des esprits maléfiques.

En 1887, le monastère de l'Ascension de Tchestokhovskaya Tcheltoméjii fut fondé en l'honneur de cette icône miraculeuse.

Version française Claude Lopez-Ginisty

6/19 mars: Icône de la Mère de Dieu de Tchentokhova [ЧЕНСТОХОВСКАЯ]



L'icône miraculeuse de la Très Sainte Mère de Dieu de Tchestokhova se trouve dans un monastère catholique à Yasna Gora près de la ville de Tchestokhowa, dans la province de Petrov. Elle est considérée comme l'une des septante icônes peintes par le saint apôtre et évangéliste Luc. 

La tradition dit que l'icône a été prise de Jérusalem quand les Romains ont conquis la ville en l'an 66, et qu'elle a été cachée dans une grotte près de Pella. L'icône a été donnée à sainte Hélène en 326, quand elle a visité la Terre Sainte, et elle l'a rapportée à Constantinople.

À partir du VIIIème siècle l'icône s'est rendue à divers endroits, y compris la Galice, la Bavière et la Moravie. Le Prince Léon, qui fonda la ville de Lvov, a ramenée l'icône en Russie et l'a placée dans la forteresse de Belz. De nombreux miracles eurent lieu par son intercession devant cette sainte icône.

Le Prince Vladislav d'Opolsk acquit l'icône lorsque les Polonais ont pris la Russie du sud-ouest. Au moment où Vladislav gouvernait la Pologne, les Tatars envahirent la Russie et furent bientôt aux portes de la forteresse de Belz. Le prince ordonna alors que l'icône soit placée au-dessus des murs de la ville lorsque les Tatars commencèrent leur siège de la forteresse. Du sang  se mit à couler de l'icône là où elle fut atteinte par un projectile. Les témoins furent à la fois effrayés et émerveillés à ce spectacle. Les Tatars commencèrent à se retirer car une brume sombre les recouvrit, et beaucoup d'entre eux moururent.

Après cette délivrance miraculeuse, le prince Vladislav décida d'amener l'icône à Siesia et de la mettre dans son château d'Opolsk. Alors que les préparatifs pour le transfert étaient faits, Vladislav fut saisi d'une peur inexplicable. Il commença à prier devant la sainte icône. Et cette nuit-là, il eut une vision qui lui enjoignit d'amener l'icône à Yasna Gora près de Tchestokhova. En 1382, Vladislav y construisit un monastère, donnant alors l'icône à un ordre de moines catholiques romains.

Plusieurs années plus tard, des disciples de Jean Hus attaquèrent et pillèrent le monastère de Tchestokhova. Essayant d'emporter l'icône dans un panier, ils virent les chevaux refuser de se déplacer de l'endroit, freinés par une puissance invisible. Un des Hussites fâché, jeta l'icône à terre, tandis qu'un autre poignarda le visage de la Mère de Dieu avec son épée. Le premier fut frappé à mort, et la main du deuxième homme se recroquevilla.

Les autres envahisseurs souffrirent de la punition de Dieu: certains d'entre eux moururent sur place, tandis que d'autres devinrent aveugles. Bien que beaucoup des trésors du monastère aient été volés par les hussites, l'icône miraculeuse fut épargnée.

Le Roi Carl Gustave X de Suède occupa la majeure partie de la Pologne au XVIIe siècle, et ses forces demeurèrent pratiquement invaincues jusqu'à ce qu'elles livrent bataille près de Yasna Gora et du monastère où l'icône demeurait. 

En 1656, avec l'aide de la Très Sainte Mère de Dieu, les Polonais parvinrent à vaincre les Suédois et à mettre fin à la guerre. A Lvov, le roi Jean Casimir décréta officiellement que Mère de Dieu était la reine de Pologne, et que la nation était sous sa protection.

De nombreux miracles manifestés par cette sainte icône sont répertoriés dans un registre conservé au monastère de Tchestokhova. Des copies de l'icône existent dans de nombreux monastères orthodoxes et catholiques romains. Certaines de ces copies sont vénérées au village de Pisarevkain dans la province de Volhynie (les 29 Juin et 8 Septembre), à Verhnaya Syrovatka dans la province de Kharkov, à Tyvrov dans la province de Vinits (pour la Pentecôte), dans la cathédrale de Kazan de Saint-Pétersbourg et dans plusieurs autres lieux.

Version française Claude Lopez-Ginisty

mercredi 18 mars 2020

5/18 mars: Icône de la Mère de Dieu "Ciel Béni" [БЛАГОДАТНОЕ НЕБО]


L'icône de la Mère de Dieu "Ciel béni" est sur l'iconostase de la cathédrale de l'Archange de Moscou au Kremlin. Auparavant, cette icône était à Smolensk et elle fut apportée à Moscou par Sophie, fille du prince lituanien Vitovt, lorsqu'elle est épousa le prince Basile de Moscou (1389-1425).

Sur l'icône, la Mère de Dieu est représenté en pied, avec un sceptre dans la main droite. Sur son bras gauche est assis le Christ Enfant, et tous deux sont couronnés. Certains appellent également cette icône de la Mère de Dieu "Comment te nommerons-nous?"*

Cette icône est fêtée le 5/18 mars et elle est également commémorée le Dimanche de la Toussaint.

Version française Claude Lopez-Ginisty



* Cf prière des Heures: Théotokion de Prime:
Comment Te nommerons-nous, ô pleine de grâce? 
Ciel? car Tu as fait luire le Soleil de Justice. 
Paradis? car Tu as produit la Fleur incorruptible.
Vierge, car Tu es restée intègre. 
Mère innocente? car Tu as tenu dans Tes bras sacrés un Fils:
le Dieu de l'univers; 
Prie-Le de sauver nos âmes!

5/18 mars: Icône de la Mère de Dieu "Enseignante" ["ВОСПИТАНИЕ"]


Sur l'icône, appelé «Enseignante," la Mère de Dieu est représentée avec l'Enfant-Dieu, assis sur sa main gauche. Elle montre le Christ, comme sur le modèle Hodighitria [qui montre le Chemin). La main droite du Christ est étendue vers le visage. montrant Sa Mère. 

Jusques en 1917, cette sainte icône était dans la cathédrale de Kazan sur la Place Rouge, mais après sa destruction elle fut perdue, elle figure sur la liste des icônes miraculeuses de la Mère de Dieu. 

Le nom de cette icône parle de lui-même. Jadis, les parents priaient pour leurs enfants, demandant à la Toute Pure de les prendre sous son voile protecteur, de leur envoyer l'Esprit et de remplir leur cœur de sagesse. 

Il reste une brève prière adressée à cette icône miraculkeuse: " Je confie entièrement mon enfant à mon Seigneur Jésus-Christ, et ta céleste et très pure protection."

Elle est fêtée le 5/18 mars.

Version française Claude Lopez-Ginisty
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