vendredi 28 février 2020

15/28 février: Icône de la Mère de Dieu de Dalmatie [ДАЛМАТСКАЯ]



Cette icône de la Dormition de la Toute Sainte Génitrice de Dieu se trouve au monastère de la Dormition Dalmate de la région de Perm.

Version française Claude Lopez-Ginisty

jeudi 27 février 2020

14/27 février: Icône de la Mère de Dieu de Vilnius [ВИЛЕНСКАЯ]




Selon la tradition, l'icône de la Mère de Dieu de Vilnius fut écrite par le saint évangéliste Luc. Pendant longtemps, elle resta dans le temple ancestral des empereurs grecs de Constantinople. En 1472, l'icône fut transférée à Moscou par Sophie Paléologue, épouse du Grand-Duc Jean III de Moscou (1462-1505). 

En 1495, le Grand-Duc bénit avec cette icône sa fille Hélène lorsqu'il l'autorisa à épouser le roi Alexandre de Lituanie. 

En l'honneur de la translation de l'icône à Vilnius,  on établit sa fête au 15 Février. Plus tard, la sainte icône fut placée dans l'église Saint-Jean-Baptiste, où fut enterrée la princesse Hélène. Par la suite, l'icône fut déplacée au monastère de la Sainte Trinité de Vilnius.

Elle est également fêtée le 15/28 avril.

Version française Claude Lopez-Ginisty

mardi 25 février 2020

12/25 février: Icône de la Mère de Dieu d'Iviron [ "ИВЕРСКАЯ"]



Sous l’empereur Théophile, pendant la période iconoclaste, des soldats firent irruption dans la maison d’une veuve qui possédait une chapelle dédiée à la Mère de Dieu. 

Un des soldats frappa l’icône de la Génitrice de Dieu qui occupait la place d’honneur. Cette icône était, selon la tradition de l’Eglise, une copie de celle que le saint Apôtre Luc avait peinte. Du sang jaillit de la joue de la Mère de Dieu. Le soldat, frappé de stupeur, se repentit, se convertit, et entra dans un monastère.

Sachant que les iconoclastes allaient revenir accomplir leur sinistre besogne, la pieuse femme pria pour être guidée par Dieu et, sous l’inspiration divine, jeta l’icône à la mer. Celle-ci ne coula pas, mais flotta sur l’onde et s’éloigna vers le large…

Le fils de cette femme dévote se réfugia ensuite au Mont Athos, y narra l’histoire de l’icône et vécut une sainte vie. Cette histoire fut transmise de génération en génération à tous les moines du monastère d’Iviron[1]

Plusieurs années plus tard, l’icône, dit la tradition, apparut comme « dans une colonne de feu » sur la mer. Un saint moine du nom de Gabriel eut une apparition de la Mère de Dieu qui lui annonça qu’Elle désirait que les moines de ce lieu aient son icône comme protectrice et pour le salut de leurs âmes. Elle lui enjoignit de s’avancer sans crainte sur les eaux pour la prendre dans ses mains. Ce qu’il fit. Une icône fut écrite qui montre ce prodige.



L’icône ramenée au monastère d’Iviron fut placée sur l’autel. Le lendemain elle avait disparu du sanctuaire. Elle fut retrouvée sur le mur près du portail, à l’entrée du Monastère. 

Ceci se répéta à plusieurs reprises jusqu’à ce que la Mère de Dieu apparaisse au moine Gabriel pour lui dire qu’Elle n’avait nul besoin d’être protégée par les moines. Elle désirait au contraire que les caloyers[2] d’Iviron soient protégés par Elle, comme Elle l’avait annoncé au moine Gabriel. 

Après ces prodiges, une église fut construite près des portes du monastère où l’icône fut déposée. On peut l’y voir encore de nos jours. Elle fut connue sous le nom d’icône d’Iviron (Iverskaïa en russe) ou de Portaïtissa (Portière, Gardienne de la Porte ou du Portail en grec)
.
Au XVIIe siècle l’archimandrite Nikon de Moscou, plus tard Patriarche de Moscou et de toutes les Russies, demanda à l’Higoumène du monastère d’Iviron de lui envoyer une copie de l’icône. Sa requête fut acceptée et une chapelle fut construite près des murs du Kremlin à Moscou. 

L’icône dite « Iverskaïa »[3] fut très vénérée par le peuple russe jusqu’à la révolution bolchevique de 1917 qui vit la destruction de la chapelle et la disparition de l’icône. Un acathiste[4] avait même été composé en Son honneur. [5]

Cette icône est vénérée le 12/25 février, le 31 mars/13 avril et le Mardi Lumineux.

 Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après diverses sources


NOTES
[1] Appelé ainsi car il fut à l’origine le monastère des Ibères, c’est-à-dire des Georgiens.
[2] Vieux terme français forgé sur Kalos Geron ( le Beau/Bon vieillard) désignant les moines
[3] c’est-à-dire d’Ibérie, de Géorgie
[4] Hymne au Christ, à la Mère de Dieu ou à un Saint que l’on récite et que l’on écoute debout ( c’est le sens du mot grec). 
[5] Cet acathiste est donné en annexe. Après l’avoir traduit, comme j’en parlais avec Frère Joseph-Ambroise, gardien de la Portaïtissa de Montréal et martyr,  et que je m’étonnais de ce que la copie faite au Mont Athos ait été peinte en utilisant de l’eau bénite et des reliques insérées sous le levkas, il me dit que lui-même avait procédé de cette façon pour la copie de la Portaïtissa qu’il avait faite et envoyée en Russie. Il aurait tellement voulu s’y rendre lui-même avec l’icône myrrhoblyte!…


dimanche 23 février 2020

10/23 février: Icône de la Mère de Dieu "Areovindus" ["ОГНЕВИДНАЯ"]


On ignore l'origine de cette icône de la Mère de Dieu où la Sainte Génitrice est représentée sans son Divin Fils. La couleur rouge vif de son vêtement lui a valu le titre d'Areovindus (vision de Feu)

Version française Claude Lopez-Ginisty

mardi 18 février 2020

5/18 février: Icône de la Mère de Dieu d'Elèts-Tchernigov [ЕЛЕЦКАЯ-ЧЕРНИГОВСКАЯ]


En 1060, du temps du Prince Svyatoslav Yaroslovitch, cette icône apparut sur un sapin près de Tchernigov. Elle fut placée dans une église construite en son honneur et saint Antoine qui menait une vie d'ascèse sur les hauteurs de Boldino donna sa bénédiction pour que l'on y construise aussi un monastère au même lieu.

Le monastère connut l'invasion et le pillage des Mongols en 1238. L'icône échappa à la destruction car elle fut cachée dans les murs du monastère. Lors de sa restauration par le prince Syméon de Kiev, l'icône fut remise dans l'église.

Ce qu'il advint de l'icône ensuite, n'est pas sûr.

Cette icône est fêtée le 5/18 février


Version française Claude Lopez-Ginisty

5/18 février: icône de la Mère de Dieu "Recherche de ceux qui sont perdus/ qui périssent" ["ВЗЫСКАНИЕ ПОГИБШИХ"]


Vers le milieu du XVIIIème siècle, dans le village de Bor du gouvernement de Kalouga, Théodote Oboukhov, un pieux paysan se perdit dans une tempête de neige  pour la fête du Baptême du Seigneur. Ses chevaux épuisés par l'effort s'arrêtèrent au bord d'un ravin. Se voyant impuissant, Théodote s'allongea dans le traineau où le gel commença à le saisir. 

Il se mit à prier la Mère de Dieu Très Pure, lui promettant, s'il était sauvé, de faire peindre une icône de "Celle qui recherche ceux qui sont perdus," et de la donner à l'église du lieu. La Mère de Dieu entendit sa prière fervente et l'aida d'une manière miraculeuse: un paysan d'un village voisin, entendit une voix à l'extérieur de sa fenêtre qui lui demandait de venir chercher l'homme qui périssait dans le froid. Il sortit donc et sauva Théodote du froid et de la mort. Celui-ci tint sa promesse et fit faire une copie de l'icône comme il l'avait promis. Et cette icône fut gratifiée par de nombreux miracles.

Une autre icône intitulée "Recherche de ceux qui périssent" fut révélée au village de Malijino dans le gouvernement de Kharkov, et elle sauva par trois fois du choléra les habitants du lieu. Deux autres icônes du même type se trouvaient à Krasnoe dans le gouvernement de Tchernikov, et dans celui de Tambov à Kozlov.

A Moscou, l'église de l'orphelinat Alexandrov fut dédiée à cette icône de la Mère de Dieu.

L'icône du même modèle de l'église de la Résurrection de Moscou, se trouva un jour transférée à celle de la Nativité du Christ, puis elle appartint à un propriétaire veuf qui fut ruiné. Priant la Mère de Dieu Très Pure  avec ferveur, il fut sauvé de la pauvreté, du désespoir, et put assurer l'avenir de ses filles. Ne se sentant plus digne de posséder cette icône thaumaturge chez lui, il en fit don à l'Eglise de Palachevsk. 

En 1812, celle-ci fut pillée par les envahisseurs français, et après leur départ, l'icône brisée en trois parties, fut découverte parmi les décombres de l'église. De nombreux miracles eurent lieu encore. Et la Mère de notre Seigneur intercéda pour Ses enfants, sauvant l'un de la pauvreté, l'autre de la maladie et l'autre encore de l'ivrognerie. 

Tropaire Ton 4

"Viens nous chercher, nous tous qui périssons, ô Très Sainte Vierge, ne nous châtie pas selon nos péchés, mais toi qui es miséricordieuse aie pitié de nous, dans ton amour pour les hommes; délivre-nous de l'enfer, de la pauvreté et de l'indigence, et sauve-nous!"

Version française Claude Lopez-Ginisty

5/18 février: Icône de la Mère de Dieu " Secours de ceux qui se noient"/ "Sicilienne" [ДИВНОГОРСКАЯ-СИЦИЛИЙСКАЯ]



L'icône "sicilienne" de la Mère de Dieu de Divnogorsk, est appelée ainsi parce qu'elle se trouvait au monastère de la Dormition de Divnogork dans le district d'Ostrogojsk du gouvernement de Voronège, et son appellation de sicilienne, elle la tenait du fait qu'elle avait été apportée au XVème siècle de Sicile par deux pieux moines -vraisemblablement grecs-, Xénophon et Joasaph. Ils avaient fondé un monastère près du Don, au lieu baptisé Les montagnes merveilleuses à cause de la forme étrange des colonnes crayeuses qui émaillaient leurs collines.

Les deux moines vécurent et moururent dans une grotte où fut plus tard bâti le monastère de Saint Jean Baptiste. Ils avaient excavé la première église dans une colonne de craie où ils avaient mis l'icône qu'ils avaient apportée avec eux.

Cette icône fut particulièrement glorifiée en 1831, lorsque faisait rage une épidémie de choléra. A Korotoyak, la Mère de Dieu apparut en rêve à une vieille femme du nom de Catherine Kolomenska. Elle lui demanda de faire venir l'icône et de célébrer un moleben devant elle. Après le moleben, le choléra cessa. Fut également sauvée du choléra la cité d'Ostrogojsk. Les deux villes déjà citées en furent encore sauvées en 1847 et 1848 après une procession avec l'icône miraculeuse autour de ces cités.

Selon la tradition, ce furent les pieux moines Xénophon et  Joasaph qui avaient établi la fête de l'icône à la date du 5/18 février.


Version française Claude Lopez-Ginisty

5/18 février: Icône de la Mère de Dieu d'Elèts et de Tchernigov [ЕЛЕЦКАЯ-ЧЕРНИГОВСКАЯ]



L'icône de la Mère de Dieu d'Elèts-Tchernigov fut inventée en 1060 par saint Antoine des Cavernes de Kiev dans une forêt non loin de Tchernigov (Elets signifie le sapin, essence de la forêt où elle fut trouvée). Il la vit dans un flamboiement de rayons lumineux.


Grâce au Prince Svyatoslav, fils de Yaroslav de Tchernigov, saint Antoine construisit une église en pierre en l'honneur de la Dormition de la Mère de Dieu et obtint la bénédiction de fonder un monastère. 

En 1238, le monastère étant attaqué et pillé par les Tatares, elle fut dissimulée dans les murs du monastère d'où elle fut récupérée et remise dans l'église  en 1470 par le Prince Syméon de Kiev.

Après quelques siècles, l'icône miraculeuse du monastère disparut et l'on ne sait exactement pourquoi elle quitta le monastère.

Selon une première tradition, le descendant des princes de Tchernigov, Daniel Baryatinsky, emmena l'icône à Moscou lors de la guerre avec les Polonais du roi Etienne Bathory en 1579. Au retour de Crimée, se sentant proche de la mort, il fit don de l'icône miraculeuse à la cathédrale de la Dormition de Kharkov. Selon une autre tradition, elle fut ensuite perdue lors du sac du monastère par les troupes de Sigismond III de Pologne au XVIIème siècle.

En 1676, une copie de l'icône fut donnée au monastère par le Prince Constantin Ostrojsky. D'innombrables miracles eurent encore lieu qui furent relatés dans le livre "Сокровищница/ Le Trésor" écrit la même année par l'Archimandrite Joannice qui restaurait le monastère.

 Version française Claude Lopez-Ginisty

mercredi 12 février 2020

30 janvier/ 12 février: Icône de la Mère de Dieu de Tinos (de l'Annonciation)



L'histoire de cette icône commence au siècle dernier par des révélations. Ioannis Kiouzi, simple paysan très pieux, depuis  son enfance avait entendu les anciens raconter une tradition selon laquelle dans un lieu appelé "Sité", situé dans le champ d'un certain Doxara, il y avait autrefois une principauté avec une grande princesse, et que cette princesse ferait à nouveau revivre sa principauté. Mais pour la plupart des gens, c'était une légende sans signification. 

Ensuite un certain Michaël Polyzoï, originaire d'Andros, mais installé à Tinos, un homme comme lui, simple, humble et très pieux, eut un rêve. En février 1821, à l'âge de 80 ans, il vit en songe une dame d'une grande magnificence qui lui dit avec douceur et grâce : "Va dans  mon champ, dans le champ d'Antoine Doxara, là tu pourras creuser et trouver la sainte icône". 

Le vieillard se réveilla et le rêve restait clairement imprégné dans son esprit. Un peu hésitant, mais à cause de la force de ce rêve, il décida d'en parler à certains de ses amis qui furent d'accord pour l'aider. Il semble qu'il ait cherché tout une nuit dans différents endroits du champ et que beaucoup l'aient aidé, mais la recherche fut vaine. Il trouva seulement quelques tuiles. 

Tout le monde désespérait de trouver quoi que ce soit, mais Michel Polizoï continuait à y croire à cause de la force de son rêve et, avec son prêtre André  Sofianou, il alla voir le métropolite Gabriel et lui raconta son rêve. Mais le métropolite ne pouvait rien décider à ce moment. Un peu plus tard, de nouveaux événements vinrent confirmer les précédents.

Dans le célèbre monastère de la Mère de Dieu des Saints Anges, le monastère de Kehrovouniou, le 9 juillet 1822, juste avant les matines du dimanche, avant même les cloches, la sainte moniale Pélagie eut un rêve dans son sommeil : elle sentit tout-à-coup un parfum très fort qui emplit tout son être. 

La porte de sa cellule s'ouvrit soudain et une dame d'une allure imposante, entourée d'une grande lumière, entra, s'approcha de son lit et lui dit : "Lève-toi rapidement et va trouver un homme qui s'appelle Stamatello Calgani, et dis-lui de ma part que je ne peux plus supporter l'endroit où je suis depuis tant d'années; il faut qu'on découvre ma maison, qui est enterrée dans le champ d'Antoine Doxara et que cet homme fasse lui-même ce qu'il faut pour qu'elle devienne à nouveau une grande maison. S'il n'obéit pas, une épée divine viendra vous détruire tous." 

Après ces paroles, la femme toute lumineuse devint invisible. La moniale Pélagie se leva toute tremblante au moment où les cloches sonnaient pour les matines. Elle ne voulut pas révéler son rêve, elle avait peur que ce ne soit qu'une illusion et une semaine entière passa ainsi. 

Exactement une semaine après, dans la nuit du samedi au dimanche 16 juillet, la même dame entourée de lumière apparut de nouveau à la moniale très émue, et lui exprima de nouveau son désir de façon très pressante. Mais de nouveau la moniale Pélagie resta indécise. Que dire ? Comment les gens écouteraient-ils cela ? Et si ce rêve n'était pas vraiment de Dieu? C'était ces pensées qui la tourmentaient, et qui la faisaient hésiter à parler.

Le troisième dimanche, le 23 juillet, avant les matines, la dame inconnue lui apparut, très irritée cette fois-là, et lui dit d'un ton très sévère : « Pourquoi n'as-tu pas exécuté mon commandement, pourquoi es-tu comme cela dans le doute, pourquoi n'as-tu pas de foi ? » Pendant ces paroles, le moniale Pélagie tremblait et elle se réveilla dans cette peur. Mais même réveillée, elle continuait à voir cette dame de grande allure qui tout d'un coup souleva sa main et dit : « Ecoute-moi, pour la dernière fois, Pélagie : si tu ne fais pas ce que je t'ai ordonné, j'effacerai ton nom du Livre de Vie». La moniale voyait et écoutait avec une grande frayeur. Elle eut simplement l'audace de demander : « Mais qui es-tu qui m'ordonnes ces choses et qui es tellement courroucée par ma désobéissance ? » A cet instant la dame inconnue retrouva toute sa paix et sa grâce, resplendit d'une façon extraordinaire dans son visage et, montrant du doigt tout le monde, dit avec une grande douceur : «Terre, annonce la grande joie »  La moniale Pélagie comprit tout de suite et, tombant à genoux, elle eut juste la force de continuer l'hymne de l'Annonciation (refrain de la neuvième ode) : « Chantez, les cieux, la gloire de Dieu ! » C'était la "Pleine de Grâce", c'était la Mère de la Vie, la Mère de Dieu qui tout de suite disparut alors que l'humble cellule de la moniale continuait d'être emplie de lumière et d'un parfum céleste.

Elle révéla donc sa vision à son higoumène après la Liturgie, ensuite au sacristain, celui qui s'occupait du couvent ; lui-même, ne voulant ni croire ni dénier les paroles de la moniale, l'envoya au métropolite Gabriel afin  qu'il puisse examiner de façon plus spirituelle la question. 

L'évêque de Tinos, ayant déjà deux indications, celles de Kiouzi et celle de Polizoï, entendit la vision de la moniale Pélagie avec un profond intérêt et une grande émotion : il était bien évident qu'elle était d'origine divine et attestait de manière indubitable l'existence d'une icône sacrée dans la champs de Doxara. Il en était maintenant certain : il y a longtemps, une église dédiée à la Mère de Dieu a dû exister en cet endroit. Il décida alors, avec une foi inébranlable, de faire tout ce qui était possible pour aider à la découverte de l'ancienne église et de l'icône et d'aider à la construction d'une nouvelle église, comme l'avait demandé la Mère de Dieu. Il fit sonner les cloches de l'église des Saints Anges et, en présence de tout le clergé, du maire et de tous les notables, il fit un sermon et appela tout le peuple de Tinos à reconnaître ce miracle et à aider à la découverte de l'icône.

Tous furent pris d'un grand enthousiasme et l'évêque, aidé des notables de l'île, commença le travail. Il fallait d'abord commencer les fouilles et pour cela il fallait l'autorisation du propriétaire du champ, Antoine Doxara qui était à cette époque-là à Constantinople. On demanda donc à sa femme qui refusa de façon catégorique car, disait-elle, elle n'avait pas reçu pouvoir pour cela de son mai et il était donc impossible de détruire les cultures qui étaient faites dans ce champ. L'évêque et les fidèles étaient très affligés car ils ne pouvaient rien faire sans autorisation. Que faire ? C'est  la Mère de Dieu elle-même qui répondit à leur demande. 

Quelques heures après dans son sommeil, la femme de Doxara vit un homme portant la fustanelle et qui la menaçait de façon terrible en lui disant de donner l'autorisation pour les fouilles. Le rêve était tellement terrifiant, qu'elle chercha a ouvrir la porte sur la route et à sortir et, par erreur, dans son trouble, ouvrit la porte de l'armoire dans laquelle elle entra et où on la trouva le lendemain évanouie, dans un état terrible. C'est pourquoi, en revenant à elle,  elle se dépêcha de faire dire au métropolite Gabriel qu'il pouvait faire librement tout ce qu'il voulait pour le commencement des travaux. Elle ajouta que si on y trouvait effectivement la sainte icône recherchée, elle ferait cadeau de son champs pour qu'on puisse y construire l'église. 

Donc les fouilles commencèrent en septembre 1822  et continuèrent pendant deux mois sans discontinuer; on trouva les ruines d'une ancienne construction qui donnait l'impression qu'il s'agissait d'une église; on trouva également un puits asséché. Mais nulle part on ne trouva l'icône; entre-temps l'argent qui avait été réuni était dépensé et le découragement s'abattit sur les habitants de Tinos,  leur zèle s'évanouit et bientôt, on s'arrêta sans autre espoir.

Après cet abandon, la Mère de Dieu permit une terrible maladie, la peste, qui fit périr beaucoup de gens à Tinos. De nouveau la moniale Pélagie eut une vision, qu'elle raconta rapidement au métropolite. La mère de Dieu disait : « Si les habitants de Tinos continuent à être indifférents et ne construisent pas mon église, de grands maux s'abattront sur votre île.» De plus, la femme et la sœur de ce Stamatello Calgani, dont la Mère de Dieu avait dit qu'il devait prendre en main la construction, tombèrent elles-aussi très malades et, très effrayés, ils allèrent trouver Mgr Gabriel et lui demandèrent de l'aider à reprendre les travaux. 

Et effectivement, le métropolite Gabriel publia une encyclique le 5 novembre 1822 où il rappelait aux habitants de Tinos les ordres de la Mère de Dieu et leur demandait d'aider à reprendre les travaux. Les habitants de Tinos qui étaient éprouvés par la terrible épidémie, répondirent à cet appel du métropolite Gabriel et fondèrent une association pour la construction de l'église. On décida que le 1er janvier 1823 aurait lieu l'office pour la fondation de la nouvelle église et donc, ce jour-là, Mgr Gabriel, entouré d'un grand nombre de prêtres et d'une foule de fidèles, allait commencer la célébration de l'office quand on s'aperçut que personne n'avait pensé à apporter de la ville de Tinos l'eau nécessaire pour la bénédiction. On envoya donc quelqu'un chercher de l'eau et tous attendaient son retour lorsque, soudain, on entendit la voix d'un enfant qui criait, très étonné, car un puits complètement à sec que l'on avait trouvé depuis longtemps s'était soudainement rempli d'eau jusqu'à ras-bord. Tout le monde comprit le caractère miraculeux de cet événement et, glorifiant Dieu, on décida de faire tout de suite la dédicace de l'église à la Mère de Dieu de la Source-Vivifiante en raison du miracle.

La construction de l'église continua de même que les recherches de l'icône. Et le 30 janvier 1823, un ouvrier nommé Vlassi frappa de sa pioche quelque chose qu'il fendit en deux. C'était l'icône. Après l'avoir nettoyée et réunie, on s'aperçut que c'était une icône de l'Annonciation de la Mère de Dieu, ce que la Souveraine des Anges avait annoncé à la moniale Pélagie en lui disant le début de l'hymne : « Annonce, terre, la grande joie ».  C'est déjà en soi un miracle que cette icône n'ait pas été détruite et qu'elle soit restée pendant près de huit cent cinquante ans sous terre après l'incendie et la ruine de l'ancienne église. Aussitôt la nouvelle se répandit dans tout Tinos; les cloches sonnaient partout et les gens pleurant, tout émus, se réunirent au champ de Doxara où le métropolite Gabriel, à genoux et en larmes, embrassait sans cesse l'icône et chantait avec les fidèles l'hymne de l'Annonciation. A la suite de la découverte, l'association décida d'édifier une église beaucoup plus grande et magnifique dédiée donc à l'Annonciation de la Mère de Dieu et à l'icône, construite au-dessus de celle de la Mère de Dieu de la Source-Vivifiante qui est appelée aussi "église de la Découverte".

La façon dont cette église a pu être construite a été l'occasion de nombreux miracles, où la Mère de Dieu a montré à quel point elle se souciait de la réalisation de cette église. Voici un exemple : un bateau, sous pavillon anglais, d'un certain monsieur Tax, se trouvait près de Tinos; tout à coup une violente tempête se souleva et le bateau était sur le point d'être détruit; alors le capitaine regardant vers l'église de la Mère de Dieu qui était en train de se construire, lui demanda de l'aider à se sauver avec son navire et fit le vœux de lui donner pour son église une somme importante. Dès qu'il eut prononcé ce vœux, le miracle eut lieu et les gens du bateau comme ceux sur le côte de Tinos purent voir que la mer continuait à se déchaîner aux environs, mais qu'autour du navire c'était le calme plat. Ainsi le bateau ne fut pas endommagé. Le lendemain, quand la tempête s'apaisa, il put gagner le rivage et donna comme il l'avait promis l'argent pour la construction de l'église.

L'église fut finalement construite entre 1824 et 1830, ce qui constitue un très court délai, vu sa taille. En 1842, l'icône fut dérobée par un voleur, qui voulait prendre les différents objets de valeur mis par les gens sur l'icône. Mais l'icône fut retrouvée, le voleur fut arrêté car tous les habitants de Tinos s'étaient mis à sa recherche, on avait arrêté tous les bateaux qui sortaient de Tinos et ainsi on retrouva le voleur qui finalement montra où il avait caché l'icône. 

On fête aussi la date de cette redécouverte de l'icône volée. Les différentes dates où l'on fête cette icône sont le 30 janvier, jour de sa découverte dans le sol, le 25 mars pour la fête de l'Annonciation, le 23 juillet pour commémorer l'apparition de la Mère de Dieu à la moniale Pélagie : la tradition est d'apporter ce jour-là au matin l'icône au monastère de Kehrovouniou, d'y célébrer la sainte Liturgie et d'y laisser l'icône à la vénération des fidèles avant de la ramener très solennellement en grande pompe, le soir dans l'église de l'Annonciation. On la fête de nouveau le 15 août pour la célébration de la Dormition de la Mère de Dieu : c'est le moment où il y a le plus de pèlerins, venus de par le monde entier. La fête de l'icône au 15 août a été ordonnée en 1837 par un édit royal. On fait également ce jour un office de commémoration spécial pour ceux qui sont morts sur le grand navire de guerre de la flotte grecque Elli, qui a été coulé traîtreusement par un sous-marin italien le jour de la fête, le 15 août 1940, alors qu'il était mouillé avec tous les pavillons de fête devant Tinos. Enfin depuis 1907 on fête le 23 août, clôture de la fête de la Dormition.

A travers son icône à Tinos, la Mère de Dieu a accompli un nombre extraordinaire de miracles, ce qui a fait de ce sanctuaire un des lieux de pèlerinage les plus connus de toute la Grèce. On y dénombre une foule de miracles, en particulier pour ceux qui sont en mer. Par exemple, c'est un navire pris dans une effroyable tempête et jeté sur un écueil qui l'avait percé d'un trou dans la coque : l'eau remplissait le bateau et les pompes ne suffisaient pas à évacuer l'eau à mesure qu'elle entrait; alors dans leur angoisse, le capitaine et les autres marins mirent tout leur espoir dans la Mère de Dieu et ils prièrent tous ensemble avec beaucoup de ferveur. Et le miracle eut lieu : tout à coup l'irruption de l'eau à l'intérieur du navire par le trou s'interrompit, alors que la tempête continuait. Les marins réussirent à vider l'eau et purent continuer leur traversée. Quand ils arrivèrent à un port espagnol et donnèrent le bateau à réparer, ils s'aperçurent que dans le trou de la coque s'était coincé un gros poisson de l'espèce des requins. Ils étaient tellement bouleversés par ce miracle extraordinaire qu'ils apportèrent à la Mère de Dieu dans son église de Tinos une copie en argent de leur bateau avec le poisson coincé dans le trou de la coque, que chacun peut voir aujourd'hui comme ex-voto. 

Un autre exemple des miracles advenus, c'est celui d'un aveugle qui depuis des années supportait sans murmure son infirmité, et un jour pria avec beaucoup de ferveur la Mère de Dieu, la Pleine de grâce de Tinos, en lui disant que la première chose qu'il verrait devant lui si elle lui ouvrait les yeux, il en ferait cadeau à son église. Et le miracle eut lieu, la première chose que rencontrèrent ses yeux, ce fut un oranger et il offrit à la Mère de Dieu une reproduction de l'oranger en argent.

D'un point de vue historique, le fait que l'icône miraculeuse de la Mère de Dieu a été découverte au moment de la guerre de libération de la Grèce a été considéré dès le départ par les Grecs comme une grâce particulière et une protection du "stratège invincible" qu'est la Mère de Dieu. Et effectivement pendant les différentes batailles, les deux guerres mondiales, ils ont eu très souvent l'occasion de voir l'aide de de la Mère de Dieu, parfois de façon visible, par des apparitions.

Source:
d'après
LA VOIE ORTHODOXE 


Cette icône est aussi fêtée aux dates suivantes: 25 mars/7 avril; 23 juillet/ 5 août; 15/28 août




lundi 10 février 2020

28 janvier/10 février: Icône de la Mère de Dieu de Soumorine-Totem [СУМОРИНСКАЯ -ТОТЕМСКАЯ]



Cette icône opéra de nombreux miracles de guérison au monastère du Sauveur de Soumorine (Spasso-Soumorine) dans la cité de Totma. Les habitants de la ville demandèrent au Tzar Ivan le Terrible permission de construire un monastère: l'archevêque Nicandre accorda à saint Théodose l'autorisation de construire en 1554. L'higoumène du monastère de Prilouki donna, comme bénédiction à saint Théodose, une icône de la Mère de Dieu pour assurer le succès de la construction du nouveau monastère.

Ensuite, cette même icône fut appelée Icône de Soumorine Totma, Soumorine étant le nom de famille de saint Théodose et Totma le toponyme. Après la naissance au Ciel de l'higoumène, l'icône miraculeuse fut mise dans un kiot [casier de protection] en face de la crypte qui abritait les reliques du saint dans l'église de l'Ascension du monastère.

Souventes fois, saint Théodose apparut à de nombreux malades, tenant entre ses mains cette icône de la Mère de Dieu Très Pure.

L'icône est fêtée le 28 janvier/10 février.


Version française Claude Lopez-Ginisty



vendredi 7 février 2020

25 janvier/7 février: Icône de la Mère de Dieu "Joie inattendue" ["НЕЧАЯННАЯ РАДОСТЬ"]


L'icône de la Mère de Dieu "Joie Inattendue,"représente la sainte Génitrice de Dieu tenant l'enfant Jésus, et à gauche, se trouve un homme en prière. Selon saint Dimitri de Rostov, un homme priait chaque jour devant l'icône de la Mère de Dieu qu'il vénérait grandement, mais il était pécheur, et un jour, alors qu'il était en oraison devant le Sauveur et Sa Mère, il vit s'ouvrit les plaies du Christ et du sang en couler. Il s'écria alors: " Mère de Dieu, qu'est ceci?" Et la Toute Pure répondit: "Toi-même, ainsi que les autres pécheurs, à cause de vos péchés, vous crucifiez à nouveau mon Fils."

Alors les yeux de l'homme s'ouvrirent, il comprit que sa vie pécheresse le conduisait à la perdition. Il pria longuement devant l'icône pour demander au Christ et à Sa Mère, le pardon de ses péchés et la miséricorde divine. Et il reçut en retour cette Joie inattendue du pardon de ses péchés.

Cette icône est fêtée le 25 janvier/7 février et le 1/14 mai, et le 9/22 décembre.

Version française Claude Lopez-Ginisty

25 janvier/7février: Icône de la Mère de Dieu " Apaise ma peine" ["УТОЛИ МОЯ ПЕЧАЛИ"]



L'icône de la Mère de Dieu,  "Apaise Ma Peine", accomplit de nombreux miracles à Moscou dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, et principalement durant l'épidémie de peste de 1771. L'icône apportée par les Cosaques à Moscou en 1640 sous le règne de Michel Fedorovitch (1613-1645) fut placée dans l'église Saint-Nicolas. 

Il fut un temps, où, probablement en raison du feu et de reconstructions répétées du temple de l'icône oubliée, elle fut abandonnée dans la tour du clocher. Mais une femme malade eut une vision de l'icône et du lieu où elle se trouvait. Elle fut guérie par la Mère de Dieu. Ensuite une chapelle en son honneur fut construite. 

A partir de 1760, une fête de l'icône miraculeuse, eut lieu dès lors chaque année le 25 janvier/7février en mémoire de la guérison de la malade, qui avait eu cette vision de l'image sacrée et avait été guérie après sa prière devant elle.

Version française Claude Lopez-Ginisty
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