mardi 25 février 2020

12/25 février: Icône de la Mère de Dieu d'Iviron [ "ИВЕРСКАЯ"]



Sous l’empereur Théophile, pendant la période iconoclaste, des soldats firent irruption dans la maison d’une veuve qui possédait une chapelle dédiée à la Mère de Dieu. 

Un des soldats frappa l’icône de la Génitrice de Dieu qui occupait la place d’honneur. Cette icône était, selon la tradition de l’Eglise, une copie de celle que le saint Apôtre Luc avait peinte. Du sang jaillit de la joue de la Mère de Dieu. Le soldat, frappé de stupeur, se repentit, se convertit, et entra dans un monastère.

Sachant que les iconoclastes allaient revenir accomplir leur sinistre besogne, la pieuse femme pria pour être guidée par Dieu et, sous l’inspiration divine, jeta l’icône à la mer. Celle-ci ne coula pas, mais flotta sur l’onde et s’éloigna vers le large…

Le fils de cette femme dévote se réfugia ensuite au Mont Athos, y narra l’histoire de l’icône et vécut une sainte vie. Cette histoire fut transmise de génération en génération à tous les moines du monastère d’Iviron[1]

Plusieurs années plus tard, l’icône, dit la tradition, apparut comme « dans une colonne de feu » sur la mer. Un saint moine du nom de Gabriel eut une apparition de la Mère de Dieu qui lui annonça qu’Elle désirait que les moines de ce lieu aient son icône comme protectrice et pour le salut de leurs âmes. Elle lui enjoignit de s’avancer sans crainte sur les eaux pour la prendre dans ses mains. Ce qu’il fit. Une icône fut écrite qui montre ce prodige.



L’icône ramenée au monastère d’Iviron fut placée sur l’autel. Le lendemain elle avait disparu du sanctuaire. Elle fut retrouvée sur le mur près du portail, à l’entrée du Monastère. 

Ceci se répéta à plusieurs reprises jusqu’à ce que la Mère de Dieu apparaisse au moine Gabriel pour lui dire qu’Elle n’avait nul besoin d’être protégée par les moines. Elle désirait au contraire que les caloyers[2] d’Iviron soient protégés par Elle, comme Elle l’avait annoncé au moine Gabriel. 

Après ces prodiges, une église fut construite près des portes du monastère où l’icône fut déposée. On peut l’y voir encore de nos jours. Elle fut connue sous le nom d’icône d’Iviron (Iverskaïa en russe) ou de Portaïtissa (Portière, Gardienne de la Porte ou du Portail en grec)
.
Au XVIIe siècle l’archimandrite Nikon de Moscou, plus tard Patriarche de Moscou et de toutes les Russies, demanda à l’Higoumène du monastère d’Iviron de lui envoyer une copie de l’icône. Sa requête fut acceptée et une chapelle fut construite près des murs du Kremlin à Moscou. 

L’icône dite « Iverskaïa »[3] fut très vénérée par le peuple russe jusqu’à la révolution bolchevique de 1917 qui vit la destruction de la chapelle et la disparition de l’icône. Un acathiste[4] avait même été composé en Son honneur. [5]

Cette icône est vénérée le 12/25 février, le 31 mars/13 avril et le Mardi Lumineux.

 Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après diverses sources


NOTES
[1] Appelé ainsi car il fut à l’origine le monastère des Ibères, c’est-à-dire des Georgiens.
[2] Vieux terme français forgé sur Kalos Geron ( le Beau/Bon vieillard) désignant les moines
[3] c’est-à-dire d’Ibérie, de Géorgie
[4] Hymne au Christ, à la Mère de Dieu ou à un Saint que l’on récite et que l’on écoute debout ( c’est le sens du mot grec). 
[5] Cet acathiste est donné en annexe. Après l’avoir traduit, comme j’en parlais avec Frère Joseph-Ambroise, gardien de la Portaïtissa de Montréal et martyr,  et que je m’étonnais de ce que la copie faite au Mont Athos ait été peinte en utilisant de l’eau bénite et des reliques insérées sous le levkas, il me dit que lui-même avait procédé de cette façon pour la copie de la Portaïtissa qu’il avait faite et envoyée en Russie. Il aurait tellement voulu s’y rendre lui-même avec l’icône myrrhoblyte!…


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