Sous
l’empereur Théophile, pendant la période iconoclaste, des soldats firent
irruption dans la maison d’une veuve qui possédait une chapelle dédiée à la
Mère de Dieu.
Un des soldats frappa l’icône de la Génitrice de Dieu qui occupait la
place d’honneur. Cette icône était, selon la tradition de l’Eglise, une copie
de celle que le saint Apôtre Luc avait peinte. Du sang jaillit de la joue de la
Mère de Dieu. Le soldat, frappé de stupeur, se repentit, se convertit, et entra
dans un monastère.
Sachant
que les iconoclastes allaient revenir accomplir leur sinistre besogne, la
pieuse femme pria pour être guidée par Dieu et, sous l’inspiration divine, jeta
l’icône à la mer. Celle-ci ne coula pas, mais flotta sur l’onde et s’éloigna
vers le large…
Le
fils de cette femme dévote se réfugia ensuite au Mont Athos, y narra l’histoire
de l’icône et vécut une sainte vie. Cette histoire fut transmise de génération
en génération à tous les moines du monastère d’Iviron[1].
Plusieurs années
plus tard, l’icône, dit la tradition, apparut comme « dans une colonne de
feu » sur la mer. Un saint moine du nom de Gabriel eut une apparition
de la Mère de Dieu qui lui annonça qu’Elle désirait que les moines de ce lieu
aient son icône comme protectrice et pour le salut de leurs âmes. Elle lui
enjoignit de s’avancer sans crainte sur les eaux pour la prendre dans ses
mains. Ce qu’il fit. Une icône fut écrite qui montre ce prodige.
L’icône
ramenée au monastère d’Iviron fut placée sur l’autel. Le lendemain elle avait
disparu du sanctuaire. Elle fut retrouvée sur le mur près du portail, à
l’entrée du Monastère.
Ceci se répéta à plusieurs reprises jusqu’à ce que la
Mère de Dieu apparaisse au moine Gabriel pour lui dire qu’Elle n’avait nul
besoin d’être protégée par les moines. Elle désirait au contraire que les
caloyers[2]
d’Iviron soient protégés par Elle, comme Elle l’avait annoncé au moine Gabriel.
Après ces prodiges, une église fut construite près des portes du monastère où
l’icône fut déposée. On peut l’y voir encore de nos jours. Elle fut connue sous
le nom d’icône d’Iviron (Iverskaïa en russe) ou de Portaïtissa (Portière,
Gardienne de la Porte ou du Portail en grec)
.
Au XVIIe siècle l’archimandrite Nikon de Moscou,
plus tard Patriarche de Moscou et de toutes les Russies, demanda à l’Higoumène
du monastère d’Iviron de lui envoyer une copie de l’icône. Sa requête fut
acceptée et une chapelle fut construite près des murs du Kremlin à Moscou.
L’icône dite « Iverskaïa »[3] fut
très vénérée par le peuple russe jusqu’à la révolution bolchevique de 1917 qui
vit la destruction de la chapelle et la disparition de l’icône. Un acathiste[4]
avait même été composé en Son honneur. [5]
Cette icône est vénérée le 12/25 février, le 31 mars/13 avril et le Mardi Lumineux.
Cette icône est vénérée le 12/25 février, le 31 mars/13 avril et le Mardi Lumineux.
Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après diverses sources
NOTES
[1] Appelé ainsi car il fut à l’origine le
monastère des Ibères, c’est-à-dire des Georgiens.
[2] Vieux terme français forgé sur Kalos Geron
( le Beau/Bon vieillard) désignant les moines
[3] c’est-à-dire d’Ibérie, de Géorgie
[4]
Hymne au Christ, à la Mère de Dieu ou
à un Saint que l’on récite et que l’on écoute debout ( c’est le sens du mot
grec).
[5] Cet acathiste est donné en annexe. Après l’avoir traduit, comme j’en
parlais avec Frère Joseph-Ambroise, gardien de la Portaïtissa de Montréal et martyr, et que je m’étonnais de ce que la copie faite au Mont
Athos ait été peinte en utilisant de l’eau bénite et des reliques insérées sous
le levkas, il me dit que lui-même avait procédé de cette façon pour la copie de
la Portaïtissa qu’il avait faite et envoyée en Russie. Il aurait tellement
voulu s’y rendre lui-même avec l’icône myrrhoblyte!…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire