L'histoire de cette icône commence au siècle dernier par des révélations. Ioannis Kiouzi, simple paysan très pieux, depuis son enfance avait entendu les anciens raconter une tradition selon laquelle dans un lieu appelé "Sité", situé dans le champ d'un certain Doxara, il y avait autrefois une principauté avec une grande princesse, et que cette princesse ferait à nouveau revivre sa principauté. Mais pour la plupart des gens, c'était une légende sans signification.
Ensuite un certain Michaël Polyzoï, originaire d'Andros, mais installé à Tinos, un homme comme lui, simple, humble et très pieux, eut un rêve. En février 1821, à l'âge de 80 ans, il vit en songe une dame d'une grande magnificence qui lui dit avec douceur et grâce : "Va dans mon champ, dans le champ d'Antoine Doxara, là tu pourras creuser et trouver la sainte icône".
Le vieillard se réveilla et le rêve restait clairement imprégné dans son esprit. Un peu hésitant, mais à cause de la force de ce rêve, il décida d'en parler à certains de ses amis qui furent d'accord pour l'aider. Il semble qu'il ait cherché tout une nuit dans différents endroits du champ et que beaucoup l'aient aidé, mais la recherche fut vaine. Il trouva seulement quelques tuiles.
Tout le monde désespérait de trouver quoi que ce soit, mais Michel Polizoï continuait à y croire à cause de la force de son rêve et, avec son prêtre André Sofianou, il alla voir le métropolite Gabriel et lui raconta son rêve. Mais le métropolite ne pouvait rien décider à ce moment. Un peu plus tard, de nouveaux événements vinrent confirmer les précédents.
Tout le monde désespérait de trouver quoi que ce soit, mais Michel Polizoï continuait à y croire à cause de la force de son rêve et, avec son prêtre André Sofianou, il alla voir le métropolite Gabriel et lui raconta son rêve. Mais le métropolite ne pouvait rien décider à ce moment. Un peu plus tard, de nouveaux événements vinrent confirmer les précédents.
Dans le célèbre monastère de la Mère de Dieu des Saints Anges, le monastère de Kehrovouniou, le 9 juillet 1822, juste avant les matines du dimanche, avant même les cloches, la sainte moniale Pélagie eut un rêve dans son sommeil : elle sentit tout-à-coup un parfum très fort qui emplit tout son être.
La porte de sa cellule s'ouvrit soudain et une dame d'une allure imposante, entourée d'une grande lumière, entra, s'approcha de son lit et lui dit : "Lève-toi rapidement et va trouver un homme qui s'appelle Stamatello Calgani, et dis-lui de ma part que je ne peux plus supporter l'endroit où je suis depuis tant d'années; il faut qu'on découvre ma maison, qui est enterrée dans le champ d'Antoine Doxara et que cet homme fasse lui-même ce qu'il faut pour qu'elle devienne à nouveau une grande maison. S'il n'obéit pas, une épée divine viendra vous détruire tous."
Après ces paroles, la femme toute lumineuse devint invisible. La moniale Pélagie se leva toute tremblante au moment où les cloches sonnaient pour les matines. Elle ne voulut pas révéler son rêve, elle avait peur que ce ne soit qu'une illusion et une semaine entière passa ainsi.
Après ces paroles, la femme toute lumineuse devint invisible. La moniale Pélagie se leva toute tremblante au moment où les cloches sonnaient pour les matines. Elle ne voulut pas révéler son rêve, elle avait peur que ce ne soit qu'une illusion et une semaine entière passa ainsi.
Exactement une semaine après, dans la nuit du samedi au dimanche 16 juillet, la même dame entourée de lumière apparut de nouveau à la moniale très émue, et lui exprima de nouveau son désir de façon très pressante. Mais de nouveau la moniale Pélagie resta indécise. Que dire ? Comment les gens écouteraient-ils cela ? Et si ce rêve n'était pas vraiment de Dieu? C'était ces pensées qui la tourmentaient, et qui la faisaient hésiter à parler.
Le troisième dimanche, le 23 juillet, avant les matines, la dame inconnue lui apparut, très irritée cette fois-là, et lui dit d'un ton très sévère : « Pourquoi n'as-tu pas exécuté mon commandement, pourquoi es-tu comme cela dans le doute, pourquoi n'as-tu pas de foi ? » Pendant ces paroles, le moniale Pélagie tremblait et elle se réveilla dans cette peur. Mais même réveillée, elle continuait à voir cette dame de grande allure qui tout d'un coup souleva sa main et dit : « Ecoute-moi, pour la dernière fois, Pélagie : si tu ne fais pas ce que je t'ai ordonné, j'effacerai ton nom du Livre de Vie». La moniale voyait et écoutait avec une grande frayeur. Elle eut simplement l'audace de demander : « Mais qui es-tu qui m'ordonnes ces choses et qui es tellement courroucée par ma désobéissance ? » A cet instant la dame inconnue retrouva toute sa paix et sa grâce, resplendit d'une façon extraordinaire dans son visage et, montrant du doigt tout le monde, dit avec une grande douceur : «Terre, annonce la grande joie » La moniale Pélagie comprit tout de suite et, tombant à genoux, elle eut juste la force de continuer l'hymne de l'Annonciation (refrain de la neuvième ode) : « Chantez, les cieux, la gloire de Dieu ! » C'était la "Pleine de Grâce", c'était la Mère de la Vie, la Mère de Dieu qui tout de suite disparut alors que l'humble cellule de la moniale continuait d'être emplie de lumière et d'un parfum céleste.
Elle révéla donc sa vision à son higoumène après la Liturgie, ensuite au sacristain, celui qui s'occupait du couvent ; lui-même, ne voulant ni croire ni dénier les paroles de la moniale, l'envoya au métropolite Gabriel afin qu'il puisse examiner de façon plus spirituelle la question.
L'évêque de Tinos, ayant déjà deux indications, celles de Kiouzi et celle de Polizoï, entendit la vision de la moniale Pélagie avec un profond intérêt et une grande émotion : il était bien évident qu'elle était d'origine divine et attestait de manière indubitable l'existence d'une icône sacrée dans la champs de Doxara. Il en était maintenant certain : il y a longtemps, une église dédiée à la Mère de Dieu a dû exister en cet endroit. Il décida alors, avec une foi inébranlable, de faire tout ce qui était possible pour aider à la découverte de l'ancienne église et de l'icône et d'aider à la construction d'une nouvelle église, comme l'avait demandé la Mère de Dieu. Il fit sonner les cloches de l'église des Saints Anges et, en présence de tout le clergé, du maire et de tous les notables, il fit un sermon et appela tout le peuple de Tinos à reconnaître ce miracle et à aider à la découverte de l'icône.
Tous furent pris d'un grand enthousiasme et l'évêque, aidé des notables de l'île, commença le travail. Il fallait d'abord commencer les fouilles et pour cela il fallait l'autorisation du propriétaire du champ, Antoine Doxara qui était à cette époque-là à Constantinople. On demanda donc à sa femme qui refusa de façon catégorique car, disait-elle, elle n'avait pas reçu pouvoir pour cela de son mai et il était donc impossible de détruire les cultures qui étaient faites dans ce champ. L'évêque et les fidèles étaient très affligés car ils ne pouvaient rien faire sans autorisation. Que faire ? C'est la Mère de Dieu elle-même qui répondit à leur demande.
Quelques heures après dans son sommeil, la femme de Doxara vit un homme portant la fustanelle et qui la menaçait de façon terrible en lui disant de donner l'autorisation pour les fouilles. Le rêve était tellement terrifiant, qu'elle chercha a ouvrir la porte sur la route et à sortir et, par erreur, dans son trouble, ouvrit la porte de l'armoire dans laquelle elle entra et où on la trouva le lendemain évanouie, dans un état terrible. C'est pourquoi, en revenant à elle, elle se dépêcha de faire dire au métropolite Gabriel qu'il pouvait faire librement tout ce qu'il voulait pour le commencement des travaux. Elle ajouta que si on y trouvait effectivement la sainte icône recherchée, elle ferait cadeau de son champs pour qu'on puisse y construire l'église.
Donc les fouilles commencèrent en septembre 1822 et continuèrent pendant deux mois sans discontinuer; on trouva les ruines d'une ancienne construction qui donnait l'impression qu'il s'agissait d'une église; on trouva également un puits asséché. Mais nulle part on ne trouva l'icône; entre-temps l'argent qui avait été réuni était dépensé et le découragement s'abattit sur les habitants de Tinos, leur zèle s'évanouit et bientôt, on s'arrêta sans autre espoir.
Après cet abandon, la Mère de Dieu permit une terrible maladie, la peste, qui fit périr beaucoup de gens à Tinos. De nouveau la moniale Pélagie eut une vision, qu'elle raconta rapidement au métropolite. La mère de Dieu disait : « Si les habitants de Tinos continuent à être indifférents et ne construisent pas mon église, de grands maux s'abattront sur votre île.» De plus, la femme et la sœur de ce Stamatello Calgani, dont la Mère de Dieu avait dit qu'il devait prendre en main la construction, tombèrent elles-aussi très malades et, très effrayés, ils allèrent trouver Mgr Gabriel et lui demandèrent de l'aider à reprendre les travaux.
Et effectivement, le métropolite Gabriel publia une encyclique le 5 novembre 1822 où il rappelait aux habitants de Tinos les ordres de la Mère de Dieu et leur demandait d'aider à reprendre les travaux. Les habitants de Tinos qui étaient éprouvés par la terrible épidémie, répondirent à cet appel du métropolite Gabriel et fondèrent une association pour la construction de l'église. On décida que le 1er janvier 1823 aurait lieu l'office pour la fondation de la nouvelle église et donc, ce jour-là, Mgr Gabriel, entouré d'un grand nombre de prêtres et d'une foule de fidèles, allait commencer la célébration de l'office quand on s'aperçut que personne n'avait pensé à apporter de la ville de Tinos l'eau nécessaire pour la bénédiction. On envoya donc quelqu'un chercher de l'eau et tous attendaient son retour lorsque, soudain, on entendit la voix d'un enfant qui criait, très étonné, car un puits complètement à sec que l'on avait trouvé depuis longtemps s'était soudainement rempli d'eau jusqu'à ras-bord. Tout le monde comprit le caractère miraculeux de cet événement et, glorifiant Dieu, on décida de faire tout de suite la dédicace de l'église à la Mère de Dieu de la Source-Vivifiante en raison du miracle.
La construction de l'église continua de même que les recherches de l'icône. Et le 30 janvier 1823, un ouvrier nommé Vlassi frappa de sa pioche quelque chose qu'il fendit en deux. C'était l'icône. Après l'avoir nettoyée et réunie, on s'aperçut que c'était une icône de l'Annonciation de la Mère de Dieu, ce que la Souveraine des Anges avait annoncé à la moniale Pélagie en lui disant le début de l'hymne : « Annonce, terre, la grande joie ». C'est déjà en soi un miracle que cette icône n'ait pas été détruite et qu'elle soit restée pendant près de huit cent cinquante ans sous terre après l'incendie et la ruine de l'ancienne église. Aussitôt la nouvelle se répandit dans tout Tinos; les cloches sonnaient partout et les gens pleurant, tout émus, se réunirent au champ de Doxara où le métropolite Gabriel, à genoux et en larmes, embrassait sans cesse l'icône et chantait avec les fidèles l'hymne de l'Annonciation. A la suite de la découverte, l'association décida d'édifier une église beaucoup plus grande et magnifique dédiée donc à l'Annonciation de la Mère de Dieu et à l'icône, construite au-dessus de celle de la Mère de Dieu de la Source-Vivifiante qui est appelée aussi "église de la Découverte".
La façon dont cette église a pu être construite a été l'occasion de nombreux miracles, où la Mère de Dieu a montré à quel point elle se souciait de la réalisation de cette église. Voici un exemple : un bateau, sous pavillon anglais, d'un certain monsieur Tax, se trouvait près de Tinos; tout à coup une violente tempête se souleva et le bateau était sur le point d'être détruit; alors le capitaine regardant vers l'église de la Mère de Dieu qui était en train de se construire, lui demanda de l'aider à se sauver avec son navire et fit le vœux de lui donner pour son église une somme importante. Dès qu'il eut prononcé ce vœux, le miracle eut lieu et les gens du bateau comme ceux sur le côte de Tinos purent voir que la mer continuait à se déchaîner aux environs, mais qu'autour du navire c'était le calme plat. Ainsi le bateau ne fut pas endommagé. Le lendemain, quand la tempête s'apaisa, il put gagner le rivage et donna comme il l'avait promis l'argent pour la construction de l'église.
L'église fut finalement construite entre 1824 et 1830, ce qui constitue un très court délai, vu sa taille. En 1842, l'icône fut dérobée par un voleur, qui voulait prendre les différents objets de valeur mis par les gens sur l'icône. Mais l'icône fut retrouvée, le voleur fut arrêté car tous les habitants de Tinos s'étaient mis à sa recherche, on avait arrêté tous les bateaux qui sortaient de Tinos et ainsi on retrouva le voleur qui finalement montra où il avait caché l'icône.
On fête aussi la date de cette redécouverte de l'icône volée. Les différentes dates où l'on fête cette icône sont le 30 janvier, jour de sa découverte dans le sol, le 25 mars pour la fête de l'Annonciation, le 23 juillet pour commémorer l'apparition de la Mère de Dieu à la moniale Pélagie : la tradition est d'apporter ce jour-là au matin l'icône au monastère de Kehrovouniou, d'y célébrer la sainte Liturgie et d'y laisser l'icône à la vénération des fidèles avant de la ramener très solennellement en grande pompe, le soir dans l'église de l'Annonciation. On la fête de nouveau le 15 août pour la célébration de la Dormition de la Mère de Dieu : c'est le moment où il y a le plus de pèlerins, venus de par le monde entier. La fête de l'icône au 15 août a été ordonnée en 1837 par un édit royal. On fait également ce jour un office de commémoration spécial pour ceux qui sont morts sur le grand navire de guerre de la flotte grecque Elli, qui a été coulé traîtreusement par un sous-marin italien le jour de la fête, le 15 août 1940, alors qu'il était mouillé avec tous les pavillons de fête devant Tinos. Enfin depuis 1907 on fête le 23 août, clôture de la fête de la Dormition.
A travers son icône à Tinos, la Mère de Dieu a accompli un nombre extraordinaire de miracles, ce qui a fait de ce sanctuaire un des lieux de pèlerinage les plus connus de toute la Grèce. On y dénombre une foule de miracles, en particulier pour ceux qui sont en mer. Par exemple, c'est un navire pris dans une effroyable tempête et jeté sur un écueil qui l'avait percé d'un trou dans la coque : l'eau remplissait le bateau et les pompes ne suffisaient pas à évacuer l'eau à mesure qu'elle entrait; alors dans leur angoisse, le capitaine et les autres marins mirent tout leur espoir dans la Mère de Dieu et ils prièrent tous ensemble avec beaucoup de ferveur. Et le miracle eut lieu : tout à coup l'irruption de l'eau à l'intérieur du navire par le trou s'interrompit, alors que la tempête continuait. Les marins réussirent à vider l'eau et purent continuer leur traversée. Quand ils arrivèrent à un port espagnol et donnèrent le bateau à réparer, ils s'aperçurent que dans le trou de la coque s'était coincé un gros poisson de l'espèce des requins. Ils étaient tellement bouleversés par ce miracle extraordinaire qu'ils apportèrent à la Mère de Dieu dans son église de Tinos une copie en argent de leur bateau avec le poisson coincé dans le trou de la coque, que chacun peut voir aujourd'hui comme ex-voto.
Un autre exemple des miracles advenus, c'est celui d'un aveugle qui depuis des années supportait sans murmure son infirmité, et un jour pria avec beaucoup de ferveur la Mère de Dieu, la Pleine de grâce de Tinos, en lui disant que la première chose qu'il verrait devant lui si elle lui ouvrait les yeux, il en ferait cadeau à son église. Et le miracle eut lieu, la première chose que rencontrèrent ses yeux, ce fut un oranger et il offrit à la Mère de Dieu une reproduction de l'oranger en argent.
D'un point de vue historique, le fait que l'icône miraculeuse de la Mère de Dieu a été découverte au moment de la guerre de libération de la Grèce a été considéré dès le départ par les Grecs comme une grâce particulière et une protection du "stratège invincible" qu'est la Mère de Dieu. Et effectivement pendant les différentes batailles, les deux guerres mondiales, ils ont eu très souvent l'occasion de voir l'aide de de la Mère de Dieu, parfois de façon visible, par des apparitions.
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